Vous devez changer prochainement votre voiture de société et vous vous posez la question : voiture électrique ou thermique ? Même si vous étiez déjà détenteur d’un véhicule électrique, un certain nombre de choses ont changé dernièrement.

Nous n’aborderons pas ici le vaste débat sur l’aspect écologique ou non d’une voiture électrique, ce n’est pas de notre ressort. Dans cet article, nous vous expliquerons les aspects financiers liés au choix d’une voiture électrique comme véhicule de société. En effet, à partir de 2025, le calcul de l’avantage en nature est modifié, et, depuis le 1er octobre 2024, le système de primes a été quelque peu réduit.

À partir de 2025, nouveau calcul pour l’avantage en nature de votre voiture

La mise à disposition par votre entreprise d’une voiture de société génère le calcul d’un avantage en nature imposable et cotisable sur votre fiche de paie. Cet avantage en nature est estimé forfaitairement pour les déplacements privés que vous réalisez avec celle-ci, y compris pour les déplacements entre votre domicile et votre lieu de travail.

L’avantage en nature est calculé de la façon suivante :

(valeur voiture TTC - remises) x % (déterminé en fonction motorisation et émissions CO2).

Les véhicules 100 % électriques, qui font l’objet d’un contrat signé avant le 1er janvier 2025 et immatriculés au plus tard le 31 décembre 2025, vont encore bénéficier de l’ancien mode de calcul :

  • Pour une consommation d’énergie < à 18 kWh/100 km : 0,5 %.
  • Pour une consommation d’énergie > à 18 kWh/100 km : 0,6 %.

Pour les autres voitures 100 % électriques qui seront immatriculées à partir de 2025, l’avantage en nature va augmenter :

  • Pour une consommation d’énergie < à 18 kWh/100 km : 1,0 %.
  • Pour une consommation d’énergie > à 18 kWh/100 km : 1,2 %.

L’avantage en nature est donc doublé. Par exemple, pour une voiture 100 % électrique de 80.000 EUR TTC (consommation d’énergie > à 18 kWh/100 km), on passe de 480 EUR/mois d’avantage en nature à 960 EUR/mois.

Rassurez-vous ! Pour les autres types de motorisation, l’avantage en nature augmente aussi. Par exemple, pour les véhicules thermiques, le pourcentage, qui était de 0,8 % à 1,8 %, suivant les émissions de CO2 du véhicule, passe à 2 % quelles que soient les émissions de CO2.

N’oubliez pas non plus, si ce n’est pas encore fait, de vous mettre en ordre avec la TVA sur l’avantage en nature dans votre pays de résidence. C’est le fameux arrêt de la Cour européenne de Justice dit « QM ».

Depuis le 1er octobre 2024, nouveau système d’octroi de primes

Auparavant fixée à 8.000 EUR, la prime maximale octroyée pourra être de 6.000 EUR.

3 nouveautés sont introduites :

I. pour en bénéficier, la voiture doit être détenue durant 36 mois, contre seulement 12 mois auparavant ;

II. la prime décroît pour les véhicules consommant le plus d’énergie :

  • < à 16 kWh/100 km : prime de 6.000 EUR ;
  • > à 16 kWh et < à 18 kWh/100 km : prime de 3.000 EUR ;
  • > à 18 kWh / 100 km : aucune prime ;

Si votre ménage compte au moins 5 personnes et que vous avez besoin d’une voiture électrique de 7 places ou plus, vous bénéficierez de l’intégralité de l’aide de 6.000 EUR.

III. une prime de 1.500 EUR est mise en place pour les voitures d’occasion à la condition que cellesci aient été mises en circulation depuis au moins 3 ans et soient conservées pendant au moins 2 ans. La vente ne doit pas s’effectuer entre personnes composant le même ménage.

Bon à savoir : il existe un système d’aides à l’installation de bornes électriques pour les sociétés et les particuliers. Ce régime est valable jusqu’au 31/12/2024. À ce jour, nous ignorons encore s’il sera prolongé et, s’il l’est, dans quelles conditions.

Depuis l’abolition de la bonification d’impôt complémentaire, les sociétés ne bénéficient plus de réduction d’impôt en cas d’achat ou de leasing financier de voitures de société, qu’elles soient électriques ou thermiques.

Alors, toujours intéressant une voiture électrique comme véhicule de société ?

Oui, si l’on considère les facteurs décrits précédemment. Toutefois, bien d’autres critères entrent en jeu, dont surtout le nombre de kilomètres parcourus et la possibilité ou pas de la recharger à votre domicile ou à votre travail.

Détentrice d’une voiture électrique, j’apprécie l’absence de bruit, la recharge à la maison (avec panneaux photovoltaïques) et moins d’entretiens à effectuer. Toutefois, l’autonomie limitée pour les longs trajets reste malgré tout un élément à gérer.

Françoise Jacquet
Françoise Jacquet

Kolmio S.A.
www.kolmio.lu