L’économie circulaire
Un nouveau concept économique
Le 9 octobre dernier, KPMG Luxembourg et le Cluster EcoInnovation ont organisé un atelier dans le but d’évaluer l'intérêt d'un nouveau concept économique, l’économie circulaire (Circular Economy), et d'explorer la façon dont ce modèle novateur pourrait apporter des gains significatifs pour le secteur financierLe 9 octobre dernier, KPMG Luxembourg et le Cluster EcoInnovation ont organisé un atelier dans le but d’évaluer l'intérêt d'un nouveau concept économique, l’économie circulaire (Circular Economy), et d'explorer la façon dont ce modèle novateur pourrait apporter des gains significatifs pour le secteur financier.Le concept met les entreprises au défi de placer les matériaux et le design au cœur de l’élaboration de leur business model de manière à créer des produits et services permettant un démontage facile ou une récupération des matériaux à la fin du cycle de vie du produit. Ces matériaux peuvent alors être réutilisés ou revendus, générant un énorme potentiel d’économies de coûts grâce à une valeur maintenue pour une plus longue durée. « Ce mode de production et de consommation intelligent est particulièrement pertinent à un moment où la compétition pour les matières premières s’accroît. Les pays riches en matières premières – particulièrement la Chine et d’autres pays asiatiques – consomment de plus en plus de matières premières qu’ils produisent et fournissent de moins en moins. Quand l’Europe ne pourra plus trouver les matériaux dont elle a besoin sur le marché – ce qui est fort probable dans le futur – leur récupération sera une nécessité. L’objectif de ce workshop était d’embarquer le secteur financier dans ce nouveau concept, car son implication est cruciale », explique Patrick Wies, associé chez KPMG Luxembourg. La mise en place de business models d’économie circulaire est souvent freinée par un manque d’accès au financement. Le Luxembourg, en tant que centre financier, pourrait justement être en position de répondre à ce besoin grandissant. Un représentant de EPEA International, une agence européenne impliquée dans des recherches sur le concept, considère que « l’agilité, le multiculturalisme, l’emplacement et le dynamisme » du Luxembourg sont autant d’avantages-clés s’ajoutant aux initiatives existantes qui pourraient clairement « servir de tremplin »
Des avis très positifs
Les premières réactions des représentants de la finance luxembourgeoise présents lors de cet atelier sont apparues positives. Shiva Dustdar, Head of Research, Development and Innovation Advisory à la Banque Européenne d’Investissement, a déclaré: « Nous serions intéressés d’explorer comment les instruments de financement de la BEI existants pourraient soutenir l’économie circulaire, en particulier les produits financiers InnovFin lancés récemment dans le cadre de l’initiative Horizon 2020 qui soutient les investissements dans l’innovation ». Yves Cacclin, Head of Structured Finance and Corporate Financial Engineering chez Société Générale Bank & Trust, rejoint les propos de Shiva Dustdar en exprimant son intérêt pour le concept : « Il y a assurément un potentiel et nous pouvons accompagner nos clients qui souhaiteraient s’engager dans cette voie. Cependant, afin d’être considéré comme un marché, une harmonisation serait nécessaire. L’impulsion peut venir du Luxembourg, mais il devrait également y avoir une dimension internationale ». Romain Poulles, président du Luxembourg EcoInnovation Cluster, s’est réjoui de l’issue de l’atelier : « Les représentants des secteurs de la banque et des fonds ont montré un réel intérêt pour le concept, ils ont fait des remarques constructives et partagé des idées concrètes sur la meilleure façon d’aller de l’avant. Cet accueil positif renforce notre engagement à poursuivre dans cette voie ». Le gouvernement luxembourgeois a d’ores et déjà confirmé son intention de soutenir le développement d’une économie circulaire dans son programme de coalition. L’EcoInnovation Cluster sera en charge du déploiement du concept à Luxembourg et a demandé le soutien de KPMG afin de créer des connexions avec le secteur financier. D’autres ateliers et conférences seront organisés l’année prochaine afin d’explorer davantage le sujet et de définir un plan d’action pour la mise en œuvre.