Le Bilan Carbone®, 1er pas vers la
décarbonation de votre entreprise
Quelle que soit votre activité, même si votre entreprise est de petite taille, celle-ci entraîne obligatoirement des émissions qui résultent de la production et distribution de vos produits ou services, de l’exploitation de vos bâtiments, du transport de vos employés… Grâce au calcul de votre empreinte carbone, vous pourrez initier des démarches de réduction, comme nous l’explique Daphné Piona, ingénieur au sein du bureau Énergie et Environnement.
Qu’est-ce qu’un Bilan Carbone® ?
C’est un état des lieux où toutes les composantes « polluantes » de l’entreprise sont auditées : activité propre de l’entreprise, déplacements, achats, déchets, services annexes... Une fois le Bilan Carbone ® connu, l’entreprise peut actionner des leviers qui lui permettront de réduire celui-ci. Elle peut, par exemple, décider de donner priorité aux transports en commun plutôt qu’à une voiture de société à ses employés, mettre en place des mesures pour limiter la consommation de chauffage, d’électricité… dans ses bureaux, privilégier les fournisseurs locaux, être attentive aux déchets liés à son activité en réduisant notamment le plastique ou en privilégiant les matériaux recyclés/recyclables, délocaliser un événement près d’un pôle accessible au plus grand nombre de ses invités afin de limiter les trajets en voiture, etc. Le grand atout du Bilan Carbone® est de permettre à l’entreprise d’élargir sa vision en considérant tous les impacts environnementaux, et pas seulement énergétiques, de son activité, chiffres à l’appui, d’élaborer ensuite une stratégie en se fixant des objectifs sur plusieurs années et de les rectifier de manière continue dès qu’une nouvelle composante se greffe à son activité.
Comment se calcule-t-il ? Pouvezvous nous donner un exemple ?
Prenons l’exemple de notre bureau. Notre bilan carbone est de 70,8 tonnes de CO2 par an. Les achats de services et de biens y représentent 57 %, les locaux et énergie, 22 % et les déplacements domicile-travail, 21 %. Grâce à l’usage des transports en commun pour ces déplacements quotidiens, nous avons évité des émissions de l’ordre de 26,9 tonnes de CO2/an, ce qui n’est pas négligeable. Il faut savoir que les formations, les achats de produits, comme les licences, pèsent de façon importante dans le bilan d’une entreprise. Par exemple, parmi les achats récurrents d’une entreprise figure un élément très carboné et auquel on ne prête pas très attention : le café, avec 9,4 kg CO2 par kg de café, alors que le jus de fruit affiche 0,8 kg CO2/kg.
Votre bureau a créé le Label Carbon Footprint. Comment l’acquiert-on ?
Notre bureau a toujours souhaité aller plus loin que les réglementations nationales, européennes ou internationales imposées. Ce label a donc été créé pour donner de la visibilité à toutes les entreprises qui, comme nous, vont plus loin dans leurs démarches, même lorsqu’elles ont mis en place des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) rigoureux. Notre label compte 3 niveaux : Carbon Footprint Checked, pour les entreprises qui ont calculé leur empreinte carbone selon les normes internationales les plus exigeantes ; Carbon Footprint Optimised, pour les entreprises qui, à travers leurs objectifs, mettent en oeuvre une démarche de réduction de leurs rejets de CO2 ; et Carbon Footprint Neutral, pour toutes celles qui ont réduit leur empreinte carbone et qui, pour compenser les émissions incompressibles résiduelles, se sont associées à des projets de compensation carbone (plantations d’arbres, projets d’énergie renouvelables…) en Europe ou à l’étranger.
Avant de réaliser un Bilan Carbone®, les entreprises sont-elles conscientes de leur empreinte environnementale ?
En général, elles savent qu’elles ont une empreinte carbone plus ou moins élevée selon leur secteur, mais elles n’envisagent pas tous les éléments que nous prenons en compte, un à un, pour réaliser notre audit, et nous lisons très souvent leur étonnement lorsqu’elles analysent nos calculs. Le Bilan Carbone® fait bien souvent office de déclic dans de nombreuses entreprises.
Propos recueillis par Isabelle Couset