JLL: sous le signe du "sustainable"
Sachant que l’environnement bâti est responsable d’environ 40 % des émissions mondiales de carbone, la réduction de l’impact environnemental de l’immobilier devient une TOP priorité pour les investisseurs, les promoteurs et les occupants. Chez JLL, les actions se multiplient. Rencontre avec Angélique Sabron, Managing Director & Head of Markets de JLL Luxembourg, et Marine Guiot, directrice RSE France/Belgique/Luxembourg.
En 2020, JLL a signé l’engagement Net-Zero Carbon Buildings du World Green Building Council, s’engageant ainsi à n’occuper que des bureaux dont l’exploitation ne génère pas de carbone à horizon 2030. Comment mettez-vous cela en pratique ?
Rendre l’immobilier plus durable et neutre en carbone est au cœur de nos réflexions depuis quelques années maintenant. Nous sommes conscients que si nous devons engager des actions, elles doivent impérativement être menées dans la décennie qui vient. C’est avec cette volonté d’agir que nous avons signé le Net-Zero Carbon Buildings. JLL, c’est 400 bureaux dans le monde, soit +/- 475.000 m² qu’il faut rendre plus « verts ». Pour cela, nous travaillons sur plusieurs fronts tels que la performance énergétique de nos bureaux (utilisation de LED, capteurs de présence, programmation à la baisse de nos équipements de climatisation, chauffage...) Il faut savoir qu’une diminution d’un seul degré permet une économie de 7 % d’énergie. En cas de déménagement/relocalisation, nous veillons à cibler des bureaux vertueux (certifications obligatoires). Nous optons pour les énergies renouvelables et, lorsque ce n’est pas possible, nous nous tournons vers l’achat de certificats d’énergies renouvelables, la compensation étant le dernier recours. Enfin, tous nos collaborateurs sont impliqués dans notre stratégie interne de préservation de l’environnement de travail et de réduction de tout gaspillage. Nous accordons également un soin minutieux à la formation de notre personnel afin que chacun puisse apporter à nos clients la solution la plus adaptée et surtout la plus durable.
Au 1 er trimestre 2021, JLL a mené une enquête mondiale, Responsible Real Estate. Les résultats sont-ils venus conforter votre perception du marché ?
Oui, cette enquête a démontré que les acteurs de l’immobilier gagnent en maturité sur les sujets environnementaux et qu’une prise de conscience a eu lieu, renforcée par la crise du COVID. Le risque climatique est dorénavant perçu comme un risque financier et chaque acteur, à son niveau, sait qu’il dispose de leviers pour réduire l’empreinte environnementale. Des engagements forts sont d’ailleurs pris par les entreprises : 30 à 40 % des entreprises interrogées se sont engagées auprès de programmes comme SBT , Zero Carbon , Race to Zero ou tout autre programme en lien avec les accords de Paris. On prévoit d’ailleurs que d’ici moins d’1 an, le taux d’adhésion à ces programmes devrait passer à 60-70 %.
Les labels sont donc devenus une évidence tant pour les investisseurs que pour les occupants...
En effet, aujourd’hui, le sésame vert fait incontestablement partie des premiers critères de sélection d’un bien, que l’on soit investisseur, promoteur, propriétaire ou entreprise locataire. Au Luxembourg, les immeubles cumulent tout autant les labels européens (HQE/DGNB/ CO2 NEUTRAL...) que non européens (LEED/ BREEAM/WELL...), ce qui est un véritable atout pour le marché. Nous avons aussi la chance de disposer d’un parc immobilier de qualité, les immeubles désuets ou qui ne sont plus conformes étant voués à la destruction et à des projets novateurs. Vu ce renouvellement constant, il est donc plus facile pour un investisseur ou un occupant de trouver ici un bien qui jouit des normes les plus récentes.
Propos recueillis par Isabelle Couset