Encouragez l’égalité des chances
dans votre entreprise !
Le programme des actions positives mis en place par le ministère de l’Égalité des chances est aujourd’hui un instrument incontournable pour promouvoir l’égalité entre hommes et femmes sur le lieu du travail. Atteindre une meilleure qualité du travail, une motivation accrue du personnel ainsi que des performances et une compétitivité plus élevées ne sont-ils pas les concepts que toute entreprise moderne, socialement et économiquement responsable, se fixe comme ambition ? Voyons en quoi consiste le programme des actions positives avec la ministre de l’Égalité des chances, Lydia Mutsch.
Quels sont les grands objectifs du programme des actions positives ?
Notre société, aussi moderne et hétéroclite qu’elle soit à bien des égards, n’a malheureusement pas encore atteint son apogée en matière d’égalité des genres. Or, l’égalité entre femmes et hommes doit faire partie des valeurs fondamentales de toute entreprise soucieuse de créer un environnement de travail équilibré et digne. Dans cette optique, le ministère de l’Égalité des chances offre aux entreprises privées luxembourgeoises et aux institutions publiques de s’investir davantage dans la thématique de l’égalité des genres en utilisant le concept des actions positives. Aujourd’hui, je peux dire que le programme des actions positives est en train de s’institutionnaliser et je m’en réjouis. Ce programme se présente sous forme d’une enquête de satisfaction qui porte sur trois concepts principaux : l’égalité de traitement des femmes et des hommes sous différents aspects dont notamment l’organisation de travail et l’égalité salariale ; la prise de décision ; et la conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée.
En pratique, l’entreprise qui souhaite participer au programme doit faire une demande auprès du ministère de l’Égalité des chances qui, à ses frais, charge un bureau d’experts externe de mener l’enquête. À l’issue de celle-ci et au vu du rapport fourni par l’expert, l’entreprise participante s’engage à établir un plan d’actions qui s’appuiera sur les trois thèmes prioritaires susmentionnés. Un avis favorable, émis par un comité composé de représentants de différents départements ministériels et des chambres professionnelles, permet ensuite à l’entreprise participante de bénéficier d’un agrément ministériel et d’une aide financière.
L’engagement que prend une entreprise à participer aux actions positives engendre par ailleurs une récompense symbolique…
En effet, dans les deux ans qui suivent la transposition du plan d’actions, l’entreprise méritante reçoit un prix. Depuis 2016, l’Award Actions positives, se présentant sous une identité graphique nouvelle, vient honorer les entreprises, issues de différents secteurs de notre économie, pour leur engagement exemplaire en matière d’égalité entre femmes et hommes. Depuis le lancement du programme des actions positives, l’intérêt manifesté par les entreprises n’a fait qu’augmenter.
À la date d’aujourd’hui, le ministère compte 70 entreprises qui ont participé au programme. Cela représente quelque 43.000 salariés qui ont eu l’opportunité de répondre à l’enquête de satisfaction interne réalisée dans le cadre du programme.
Depuis 2015, le ministère de l’Égalité des chances a lancé le réseau actions positives. En quoi consiste-t-il ?
Vu le nombre toujours croissant des entreprises qui s’investissent dans le programme, un réseau de contact regroupant les entreprises participantes ainsi que les entreprises intéressées par les actions positives a été mis en place en 2015. Cette plate-forme leur offre l’opportunité de dialoguer sur des thématiques communes concrètes et de créer ainsi une dynamique d’échanges de bonnes pratiques et d’expériences en matière d’égalité homme/femme sur le lieu du travail. Parmi les sujets communément soulevés lors des réunions du réseau, on retrouve le taux d’emploi et la prise de décision.
Ce sont deux sujets qui vous tiennent particulièrement à coeur…
Effectivement, car on constate que les femmes sont toujours sous-représentées sur le marché de l’emploi. Elles ne sont que 61 % à être présentes sur le marché du travail. Concernant les postes à responsabilités, les femmes ne représentent que 23 % des membres des conseils d’administration alors qu’elles composent 39 % des effectifs des entreprises ayant un conseil d’administration. L’égalité salariale reste également un sujet très controversé puisque le salaire horaire moyen brut des femmes est de 8,6 % inférieur à celui des hommes. Aussi, les décideurs politiques et économiques s’engagent chaque jour pour que l’égalité entre hommes et femmes devienne une réalité.
L’égalité de salaire étant une priorité du gouvernement actuel, elle fait l’objet d’une loi qui a été votée le 15 décembre 2016 par la Chambre des députés. Qu’apporte-t-elle de nouveau ?
Un des buts de cette nouvelle loi consiste à inscrire dans le Code du travail les dispositions générales relatives à l’égalité salariale entre hommes et femmes. Partant, la loi vient formaliser une pratique administrative qui est en vigueur depuis 2012, consistant à imposer aux entreprises qui participent au programme des actions positives l’utilisation du logiciel Logib-Lux. Cet outil permet aux entreprises utilisatrices d’acquérir des connaissances quant à leur structure salariale actuelle et d’identifier les causes d’une éventuelle inégalité salariale fondée sur le genre. Le logiciel s’adresse principalement aux entreprises du secteur privé dont l’effectif se situe au-delà de 50 salariés. Les entreprises ne sont pas obligées de dévoiler les résultats de l’analyse de leurs salaires mais uniquement une preuve qu’elles ont utilisé le logiciel. La preuve du contrôle de l’égalité salariale dans l’entreprise devient dès lors un critère d’éligibilité pour l’obtention de l’agrément ministériel dans le cadre de la participation au programme des actions positives.
A quoi peut-on attribuer cette inégalité salariale aujourd’hui ?
L’inégalité salariale traduit une réalité complexe et nécessite une analyse approfondie portant sur une multitude de facteurs. Il est supposé que cette inégalité se fonde en partie sur une ségrégation horizontale et verticale persistant sur le marché de l'emploi ainsi que sur des stéréotypes de genre qui maintiennent des barrières invisibles à l'égalité des femmes et des hommes dans le monde du travail en général. Il est donc important que toute entreprise établie sur le territoire du Grand-Duché puisse profiter de cet instrument informatique, indépendamment de toute participation au programme des actions positives. Le logiciel Logib-Lux est accessible sur le portail du ministère de l’Égalité des chances ; un formulaire mis à disposition à cet effet peut être rempli en ligne par l’entreprise utilisatrice.
http://www.mega.public.lu/fr/travail/ programme-actions-positives/index.html
Photo-SIP/Yves Kortum