SOS Kannerduerf Lëtzebuerg - Se développer avec l’aide de professionnel(le)s et des entreprises
Il y a 51 ans, le concept de l’autrichien Hermann Gmeiner, fondateur des SOS Villages d’Enfants, était de donner la possibilité à chaque enfant/adolescent retiré de son foyer pour diverses raisons (au départ, il s’agissait d’orphelins) de grandir dans un milieu familial, d’être protégé et d’avoir surtout les mêmes chances dans la vie. Depuis 1968, la Fondation SOS Kannerduerf Lëtzebuerg poursuit cette belle mission avec, aujourd’hui, le besoin d’être soutenue par les entreprises du pays.
Combien de jeunes aujourd’hui sont accueillis par la Fondation ?
D’après les statistiques de l’Office National de l’Enfance, le Luxembourg comptait plus de 1.640 enfants et adolescents vivant dans des structures de prise en charge alternative en 2018. À la Fondation nous accueillons en moyenne 400 enfants et jeunes par an, dont environ 120 de manière stationnaire, c’est-à-dire qu’ils vivent pour une certaine période dans nos familles d'accueil SOS ou nos groupes de vie. A côté de ces structures, nous disposons de divers services ambulatoires à travers le pays offrant une variété de formules et accueillant quelque 280 enfants et jeunes. Il s’agit d’un encadrement éducatif, psychologique, pédagogique… adapté aux besoins spécifiques de ces enfants et de leurs familles. A Mersch, nous disposons également d’un centre de formation préprofessionnelle qui prend en charge des jeunes gens présentant des besoins de soutien spécifiques et dont les perspectives sur le marché du travail sont compromises. L’objectif est de leur transmettre des connaissances de base dans différents domaines (artisanat, agriculture, soins des animaux…), mais aussi de leur inculquer la motivation au travail, la persévérance, le respect mutuel…, un accompagnement de 2 ans maximum visant à les préparer à la vie active.
Dans ce contexte, vous lancez un appel aux entreprises du pays…
En effet, nous souhaiterions avoir une meilleure visibilité sur le marché de l’emploi et que les entreprises nous aident à accompagner ces jeunes gens dans la construction de leur vie active. Nous sommes à la recherche de partenariats pour les encadrer, les rendre autonomes et les former à un métier. Il est indispensable qu’ils aient les mêmes chances que les autres jeunes qui, eux, ont pu grandir dans un foyer familial stable, réussir leur scolarité et s’orienter vers une vie autonome. Je lance donc ici un appel aux entreprises du pays pour qu’elles prennent contact avec nous afin d’élaborer ensemble des projets constructifs.
SOS Kannerduerf Lëtzebuerg compte aujourd’hui quelque 165 collaborateurs. Une belle PME…
Les besoins de notre société changent et notre organisation s’est considérablement développée au cours des dernières années. Notre volonté est de quitter l’image « institution », qui comporte le risque de stigmatiser nos jeunes, pour proposer d’autres formes de conseil et d’accueil dans le pays. Nous souhaitons agir plus en amont, au niveau de la famille, et mieux accompagner les parents pour éviter la nécessité d’un placement. Cela signifie donc que nous serons amenés, dans les années qui viennent, à engager des personnes qualifiées (éducateurs, pédagogues, psychologues…), capables de combiner professionnalisme, créativité et engagement au profit de nos enfants et jeunes. Les entreprises jouent aussi un rôle important dans notre processus de professionnalisation à travers leur apport en compétences et des partenariats sur des thèmes comme la mise en place de notre politique RSE. Nous voudrions également pouvoir compter sur des entrepreneurs et des artisans pour accueillir des jeunes et leur faire découvrir leurs métiers et entreprises, et partager leur passion. Depuis 51 ans, la Fondation met tout en place pour garder ces enfants/jeunes à l’abri de la violence, les faire bénéficier d’une éducation de qualité, les aider individuellement à s’intégrer au mieux dans notre société et à construire une vie active et heureuse. Et nous avons besoin des entreprises pour nous aider à construire un futur durable pour nos enfants et jeunes.
Propos recueillis par Isabelle Couset