Service Hygiène de la Ville de Luxembourg -
66.031 tonnes de déchets collectés en 2018
Avec quelque 120.000 habitants sur son territoire, ses nombreux navetteurs, visiteurs et sociétés, la Ville de Luxembourg entreprend constamment des efforts pour réduire son empreinte écologique mais surtout pour susciter un changement comportemental durable chez les citoyens. Ses initiatives semblent porter leurs fruits, comme nous l’explique Marc Weber, chef du Service Hygiène de la Ville de Luxembourg.
Parlons tout d’abord de votre dernière initiative anti-littering mise en place en été 2018. En quoi consiste-t-elle ?
Le but de notre campagne anti-littering est d’éveiller une réelle conscience auprès du public et de le sensibiliser de manière ludique. Pour cette raison, nous avons opté pour une campagne de longue durée ponctuée d’actions « coup de poing » qui visent une problématique spécifique : les mégots, les chewing-gums et les déjections canines par exemple. Nous travaillons avec des voting bins pour cigarettes placés à des endroits stratégiques dans l’espace public, des affiches « choc », des messages sur les réseaux sociaux… afin d’atteindre un maximum de personnes. Nous sommes confiants que ces initiatives continueront à porter leurs fruits.
Que représente aujourd’hui la quantité de déchets dans la capitale et comment ceux-ci sont-ils recyclés ?
La quantité de déchets produits à Luxembourg- Ville s’explique par le nombre d’habitants – environ 120.000 – et le nombre de navetteurs et de visiteurs qui s’y ajoute en semaine et les week-ends. Le Service Hygiène vise donc une stratégie globale pour réduire les déchets produits et augmenter le taux de recyclage. Pour cela, la Ville dispose d’un centre de recyclage route d’Arlon – le premier du pays lors de son ouverture en 1987 –, d’un système de collectes séparées pour le papier, le carton, le verre, les emballages ou encore les déchets biodégradables, et de plus de 60 points d’apport volontaire dans les différents quartiers pour faciliter le tri et l’évacuation des déchets. Le recyclage proprement dit se fait ensuite auprès de repreneurs agréés qui traitent les déchets conformément aux dispositions légales en vigueur.
Selon vos chiffres, les citoyens jouent-ils le jeu en matière de tri ?
Tout d’abord, je tiens à rappeler que notre premier objectif est d’éviter d’emblée la production de déchets. Pour ce qui est du volume, nous avons constaté que ces 10 dernières années, la quantité de déchets reste plutôt stable, malgré une augmentation de la population de 32,6 % entre 2008 et 2018. Les chiffres montrent aussi que le volume de déchets résiduels en mélange produits par citoyen a diminué de 43,8 % sur cette même période, passant de 485,37 kg/habitant à 272,73 kg/habitant. En toute logique, le taux de recyclage a donc bien connu une hausse de 40,9 % à 43,2 %. Mais pour atteindre les objectifs imposés par le législateur, des efforts supplémentaires et de nouvelles mesures seront nécessaires, comme une augmentation des taxes pour les déchets résiduels en mélange, par exemple, ou une meilleure gestion des déchets dans les résidences où le tri se fait parfois dans une moindre mesure.
Quels sont les projets du Service Hygiène ?
Cette année, le Service Hygiène fête ses 120 ans. Au fil du temps de nombreux projets ont été réalisés : une modernisation progressive des lieux, des outils de travail et des récipients, l’ouverture du centre de recyclage, l’introduction de la collecte séparée… Actuellement la Ville planifie la construction d’un nouveau site à Merl avec un centre de ressources qui devra voir le jour dans les prochaines années : le but est de passer du recyclage au réemploi des ressources et de favoriser ainsi l’économie circulaire. Un autre grand projet concerne l’adhésion de la Ville au Minett Kompost, un syndicat qui assure depuis 25 ans le traitement des déchets organiques. Une fois cette adhésion finalisée, les citoyens pourront évacuer les déchets de cuisine, la tonte du gazon et d’autres déchets organiques de jardin par une seule et même poubelle, ce qui constituera un réel gain en termes de confort d’utilisation.
Photo-Photothèque de la Ville de Luxembourg/Marc Wilwert