Organisme agréé par le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Ecotrel a pour mission première de collecter et de traiter les appareils électriques et électroniques qui reviennent dans les réseaux de collecte pour le compte de ses membres producteurs et importateurs, mais pas seulement. Tour d’horizon de ses activités avec son directeur, Andy Maxant.

En quelques mots, pouvez-vous nous dire comment fonctionne Ecotrel ?

Ecotrel est une asbl qui compte plus de 830 membres producteurs et importateurs, luxembourgeois et étrangers, qui nous délèguent la mission de collecter et de traiter les appareils qui reviennent dans les réseaux de collecte. En effet, ceux-ci ont l’obligation de s’enregistrer auprès du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, de déclarer les appareils qu’ils mettent sur le marché, de les collecter et de les traiter. Cette dernière obligation est prise en charge par Ecotrel, grâce à la cotisation de recyclage imposée à tous les producteurs et importateurs sur tous les équipements électriques et électroniques qu’ils commercialisent sur notre marché national.

Comment s’organisent vos activités ?

Dans tous les centres de ressources se trouvent des containers destinés à collecter les frigos, les lampes, les écrans, les radiateurs à bain d’huile, les gros et les petits appareils électriques et électroniques. Nous travaillons avec 2 grands collecteurs qui acheminent ces appareils dans leur centre de tri et de regroupement, l’un est situé au nord et l’autre au sud du pays. Les gros, les petits appareils électriques et les écrans sont démontés manuellement – en la matière, Luxembourg est précurseur –, dépollués et envoyés dans des usines de traitement à l’étranger, c’est-à-dire dans un rayon de 300 km autour du Luxembourg. Les métaux, plastiques… traités forment alors de nouvelles matières premières qui sont ensuite réinjectées dans les différents circuits de fabrication.

Andy Maxant, directeur, Ecotrel.
Andy Maxant, directeur, Ecotrel.

Photo-Veja/Shutterstock
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La nouvelle loi du 9 juin 2022 prévoit un volet réemploi. Comment abordez-vous cette thématique ?

Déjà en 2018, donc bien avant la loi, Ecotrel avait initié le projet Social ReUse en partenariat avec les centres de ressources afin d’inciter les citoyens à y déposer leurs appareils dans le but de leur donner une seconde vie. Les opérateurs sur place font un premier diagnostic de ces appareils en fin d’utilisation et ceux qui peuvent être réparés, et donc réutilisés, sont récupérés par des prestataires de l’économie sociale et solidaire. C’est le cas de Nei Aarbecht qui procède à la remise en état des petits appareils électriques dans ses ateliers, et qui les vend ensuite à prix bas dans son magasin de seconde main situé à Helmdange.

Un autre prestataire social avec lequel nous travaillons est Digital Inclusion, une asbl qui a pour but de favoriser l’inclusion sociale à travers les nouvelles technologies, en offrant des laptops et des ordinateurs portables, ayant au préalable fait l’objet d’un effacement complet des données à caractères personnel conformément au règlement général sur la protection des données (RGPD). L’objectif d’Ecotrel est d’encourager les citoyens à remettre ses appareils électriques et électroniques sur le marché et ainsi d’augmenter la durée d’utilisation de ces derniers. Cette action permet d’économiser les ressources nécessaires à leur fabrication tout en promouvant l’insertion sociale. Au total, il faut savoir que ce sont quelque 400 appareils par mois qui retrouvent une seconde vie.

Photo-nika_st/Shutterstock
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Qu’en est-il du recyclage des piles et des batteries qui contiennent du lithium ?

Les piles et accumulateurs sont collectés essentiellement à travers les centres de ressources dans lesquels nous avons mis en place des collectes sécurisées pour les batteries lithium. Un système de tri catégorisé par des couleurs permet de séparer et d’éviter les contacts entre les différents types de batteries et selon leur défectuosité. Ces derniers sont ensuite recyclés dans les règles de l’art grâce à nos partenaires qui se situent dans les pays voisins.

Le terme hoarding est souvent utilisé dans l’économie circulaire. Que signifie-t-il ?

En tant qu’éco-organisme, nous nous donnons comme impératif de sensibiliser les particuliers et les entreprises. Le hoarding est le fait de conserver chez soi des appareils dont on ne se sert plus ou qui ne fonctionnent plus, alors que les nombreuses ressources qu’ils contiennent pourraient être réinjectées dans les circuits de fabrication. Pour nous, cela fait partie des gestes éco-citoyens très simples, mais qu’il faut rappeler régulièrement. C’est valable aussi pour les entreprises. Au Luxembourg, nombreuses d’entre elles disposent de grands, voire de très grands parcs informatiques. La sensibilisation à répétition n’est donc pas inutile.

Pour terminer, combien de tonnes d’appareils Ecotrel traite-t-elle par an ?

Nous collectons quelque 6.600 tonnes d’appareils électriques et électroniques par an, ce qui n’est pas négligeable, avec un taux de recyclage de quasiment 95 % pour certains appareils. Il reste encore du chemin à parcourir, mais ce qui est encourageant, c’est que nous progressons chaque année.

Propos recueillis par Isabelle Couset