Pourquoi la relance économique doit reposer sur la croissance verte ?
Lorsque la Commission européenne a annoncé le Green Deal en décembre 2019, il a presque été décrit comme « l’instant où l’homme a marché sur la Lune ». Se fixant l'objectif de devenir le premier continent neutre en carbone d’ici 2050. Et, si l'Europe veut devenir leader dans la lutte contre le changement climatique, ce programme audacieux implique des investissements ambitieux dans les technologies vertes et les solutions durables.
Si la crise du COVID-19 semblait avoir déplacé l’attention de la durabilité et de la neutralité carbone vers la survie et la continuité des entreprises, l’importance du sujet a vite été rappelée. Ainsi, 30 % des 750 milliards EUR du package Next Generation lancé par l’UE pour soutenir l’économie suite à la pandémie ont été promis à l'action climatique. Tandis qu'une clause de non-violation exclut les investissements jugés préjudiciables à l'environnement – rappelant ainsi que les objectifs du Green Deal sont une absolue priorité. Ils s’avèrent par ailleurs souvent complémentaires à la reprise économique. Compte tenu de ce niveau d'ambition, la question doit être posée de savoir quels projets verts pourraient supporter ces objectifs et profiter de ces investissements ?
Le rapport d’EY sur la relance verte européenne commandé par la Fondation européenne pour le climat ( Perspectives on a European green recovery from the COVID-19 pandemic (1) ), démontre qu’il existe un grand nombre de programmes verts – au sens large, c’est-à-dire des projets ayant un impact social et environnemental positif – qui pourraient être lancés d'ici deux ans s'ils recevaient un financement. Cette étude a ainsi identifié 2.000 projets (se référant à la taxonomie), dont environ 30 % sont développés par des start-up et des PME, et dont nombre s’appuient sur des solutions innovantes telles que la mobilité durable, l'hydrogène vert, la dépollution des sols et la construction à faible émission carbone. Plus de 20 % des projets identifiés sont de petite taille, nécessitant un investissement pouvant atteindre 5 millions EUR. Soutenir ces innovations pourrait aider à créer une future place de marché européenne « verte », dans laquelle les entreprises européennes et internationales pourraient jouer un rôle de premier plan.
Une fenêtre d’opportunité
Le potentiel est considérable, mais ce n'est que la pointe de l'iceberg. L'analyse d’EY suggère que les projets verts identifiés ne représentent que 10 % de ceux qui sont en cours de développement en Europe. Cela signifie que la valeur de l'ensemble du pipeline de projets verts de l'UE pourrait dépasser largement un billion EUR, et contribuer à réduire considérablement les émissions carbone, et à restituer plus des 12 millions d'emplois à temps plein perdus pendant la pandémie. La « relance verte » devrait également être un thème-clé de la 26e conférence des parties (COP26), ce mois de novembre. Selon Alok Sharma, président de la COP26, elle « pourrait être un signal pour l'orientation future de l'économie mondiale – avec une coopération mondiale revigorée, le catalyseur d'une reprise verte qui crée des emplois durables et relève les défis de la santé publique, du changement climatique et de la perte de biodiversité ». La reprise économique post COVID-19 a le potentiel d'accélérer une transition socialement juste et un avenir durable – et les recherches d’EY montrent qu'il existe suffisamment de projets pour ce faire. Il y a bel et bien une fenêtre d'opportunité pour retirer une conséquence constructive de la grave crise sanitaire et économique que nous venons de traverser. Une opportunité qu'il ne faut pas manquer.
(1) ey-green-recovery-report.pdf presented byAlexis Gazzo EY & Associés Climate ChangeLeader.