Office du Ducroire
Une large palette de solutions pour vos activités à l’international
Qu’il s’agisse de ventes ou de prestations de services, travailler avec des clients internationaux impose de la vigilance, notamment en anticipant le fait d’avoir affaire à un mauvais payeur, une entreprise sur le point de faire faillite ou encore que le pays de l’entreprise importatrice connaisse des risques politiques… Avec Simone Joachim, CEO, et Arsène Jacoby, président du conseil d’administration de l’ODL, voyons comment l’assureur-crédit public soutient les exportateurs.
Comment se porte l’activité internationale ?
On constate que les entreprises ont du mal à sortir complètement de l’ère post- COVID, la guerre en Ukraine ne facilitant pas les choses, de même que l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. La pandémie ayant eu des impacts considérables sur la dynamique économique, celle-ci tarde toujours à reprendre son rythme. Les commandes et les quantités exportées ne sont donc pas encore revenues au niveau d’avant crise. Même si les aides étatiques ont permis aux entreprises d’absorber le choc COVID, celles-ci touchent à leur fin et les entreprises peinent à redémarrer dans un contexte économique lourd d’incertitudes. Dès lors, elles tirent au maximum sur les lignes de crédit. Le volet lié à l’assurance des crédits bancaires a plus que doublé chez nous en 2022, ce qui démontre que l’ODL est vraiment envisagé comme un véritable instrument de crise.
Quels sont les différents types de soutien que vous offrez aux exportateurs ?
L’ODL dispose de toute une panoplie d’assurances dédiées à l’exportation, aux investissements, aux préfinancements à l’importation, aux engagements de garantie, aux crédits bancaires, ainsi que des aides financières qui ont pour but de soutenir les sociétés exportatrices luxembourgeoises dans leur travail de prospection et de promotion de leurs produits/services à l’international. Les demandes dans le cadre du COPEL (Comité pour la promotion des exportations luxembourgeoises) sont depuis un an en nette augmentation, notamment pour des activités de foires/salons et de Digital Marketing. Cela signifie que les entreprises cherchent des débouchés, de nouveaux clients et qu’elles sont prêtes à bouger et à investir.
L’ODL s’est doté d’une nouvelle procédure interne relative à l’ESG. Quelle est-elle ?
Afin de soutenir les pratiques commerciales responsables et durables, respectueuses de l’environnement, des droits de l’homme, et contribuer à la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, notre nouvelle procédure comprend à présent une analyse à deux niveaux : une pré-évaluation de chaque demandeur d'assurance/soutien financier et de toutes les parties impliquées à l'aide d'un formulaire ESG, qui doit être rempli par l'entreprise, ainsi qu’une pré-évaluation de chaque demande d'assurance dont le montant du contrat dépasse 5 millions EUR et qui n'entre pas dans le champ d’application des Approches Communes de l'OCDE. Aux critères environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance permettant d'analyser et d'évaluer le degré de prise en compte des enjeux de développement durable, nous avons également ajouté la lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Ainsi, notre classification reprend les mêmes couleurs que celle que nous avions déjà établie pour les critères environnementaux et sociaux. Elle varie du vert (aucune information négative sur les questions de gouvernance) à l’orange (informations négatives limitées ou insignifiantes sur les questions de gouvernance) et au rouge (informations négatives graves sur des questions gouvernementales telles que des soupçons que la transaction pourrait être entachée de corruption, de blanchiment d'argent ou de capitaux, ou de financement du terrorisme, ou qu'une partie impliquée est sur une liste d'exclusion (sanctions financières) ou a été reconnue coupable d'infraction aux lois sur la corruption). Si après l’acceptation des dossiers, des manquements sont constatés, l’ODL se réserve le droit d’annuler le contrat d’assurance, notamment en refusant le paiement de l'indemnisation, ou en demandant le remboursement des sommes déjà versées, ou d’exclure l’entreprise de toute forme de soutien public dans le futur. Une personne supplémentaire a été recrutée pour gérer cette nouvelle procédure ainsi qu’un analyste-crédit, portant ainsi notre équipe à 9 personnes.
Propos recueillis par Isabelle Couset