L’impression 3D
Un outil de marketing et de communication
Bien que l’impression 3D soit née dans les années 1970 et ait été utilisée dans certains secteurs depuis plusieurs décennies, sa connaissance et son utilisation par le grand public demeurait jusque-là restreinte. Récemment, cette technologie a connu un essor important, notamment du fait de l’expiration de certains brevets protégeant cette technologie et de la réduction des coûts. L’impression 3D pourra également révolutionner les domaines du marketing et de la communication.Les médias ne cessent aujourd’hui d’évoquer les applications les plus variées de l’impression 3D, particulièrement dans le secteur médical où des solutions personnalisées sont désormais appliquées. D’autres domaines sont également cités, tels que l’art, le design, le prêt-à-porter, la mécanique, l’industrie ou l’architecture (y compris la construction de maisons d’habitation), pour n’en citer que quelques-uns. Le fait que la NASA envisage d’imprimer des pizzas dans l’espace laisse d’ailleurs penser qu’il n’y a pas de limites à cette innovation. L’impression 3D permet de produire des objets, en général par l’apposition de couches successives de matériel selon un plan en format 3D contenu dans un fichier numérique (dit fichier CAO). Ce dernier peut être dessiné de toutes pièces ou créé à partir d’un scan 3D d’un objet existant. Les fichiers CAO peuvent aussi être téléchargés (contre rémunération ou selon le principe open source) sur des sites Internet spécialisés et de nouveaux logiciels rendent la création de son propre dessin 3D de plus en plus facile. Pour les personnes ne disposant ni de l’équipement, ni des capacités techniques requises, des prestataires de services proposent (y compris au Luxembourg) de créer le fichier CAO avant de procéder à l’impression de l’objet. De même, des géants du commerce électronique offrent des créations ainsi que des services d’impression 3D sur des pages dédiées. Tout individu et toute entreprise semble donc libre de créer des objets nouveaux et de les faire imprimer dans la matière de son choix. Cette possibilité de créer des objets de toutes formes dans une gamme de matériaux variés (plastique, céramique, métal, etc.) caractérise tout particulièrement l’impression 3D, qui s’est transformée en moyen privilégié pour la conception et la fabrication de prototypes. Cette facilité de disposer de divers prototypes endéans quelques heures ou jours permettra non seulement de déterminer la viabilité d’un projet innovant, mais facilitera aussi la communication entre différentes équipes impliquées dans un même projet. Au-delà de la création de prototypes, l’intégration de l’impression 3D dans le cycle de production (bien que pour l’instant non réalisable à grande échelle) pourra révolutionner ce dernier compte tenu de l’impact que ce procédé de fabrication aura notamment en matière de logistique.
Les titulaires de droits de propriété intellectuelle devront veiller à ce qu’aucun tiers n’y porte atteinte, par exemple en reproduisant ou modifiant un objet protégé par un droit d’auteur. De même, des atteintes à l’image d’une société par l’utilisation de cette technologie sont possibles. Une surveillance visant à minimiser ces risques deviendra donc essentielle
La personnalisation aisée de produits bouleversera la relation avec la clientèle
Ce bouleversement du cycle de production permettra aussi à un client de déterminer ou d’adapter le design du produit qu’il achète. Ce client dessinera par exemple lui-même les jantes de sa nouvelle voiture ou modifiera un meuble en fonction de ses besoins précis. Au-delà d’une telle personnalisation pour un client spécifique, la clientèle d’une société pourra aussi plus aisément être impliquée dans la création de nouvelles gammes de produits, voire être incitée à suggérer de nouveaux produits ou caractéristiques. Une telle interaction avec sa clientèle permettrait non seulement d’adapter les produits aux désirs formulés, mais aussi de fidéliser cette communauté. Tel semble être le cas pour la société de jeux LEGO, qui implique déjà les Internautes via son site Internet LEGO Ideas. Des individus peuvent soumettre des propositions de nouveaux objets ou personnages qui pourront être inclus dans l’offre de LEGO si un soutien suffisant est exprimé par les autres Internautes. L’impression 3D permettra aussi d’élargir la gamme de services proposés par une entreprise. Ainsi, une société d’assurance belge a proposé une solution en cas de perte de clés : imprimer un nouveau jeu de clés à partir d’un fichier stocké de manière sécurisée et accessible au client. Et de nombreux autres exemples de la mise à profit de l’impression 3D en la matière existent
Un immense potentiel
Plusieurs entreprises de l’industrie du jeu vidéo et de l’industrie cinématographique utilisent l’impression 3D dans le cadre de leur merchandising: les joueurs ou fans peuvent ainsi imprimer eux-mêmes des gadgets proposés par les producteurs. L’industrie musicale pourrait, dans la même lignée, créer des objetsouvenirs de concerts qui ne seraient plus liés à une tournée entière, mais à un concert en particulier – une idée qui se déclinerait d’ailleurs parfaitement pour certains salons professionnels. L’impression 3D peut aussi servir comme élément de votre politique RSE, compte tenu des atouts de cette technologie. Le groupe Coca-Cola s’est par exemple positionné comme soucieux des questions écologiques avec le développement (en coopération avec le chanteur will.i.am) d’une imprimante qui utilise des filaments composés en partie de bouteilles plastiques recyclées.
Une technologie intimement liée à la propriété intellectuelle
Au-delà des droits de propriété intellectuelle attachés aux imprimantes elles-mêmes, le fait d’avoir recours à l’impression 3D peut, par exemple, impliquer l’usage d’un objet existant qui est protégé par un droit d’auteur ou enregistré à titre de dessin et modèle ou de marque. Dès lors que l’on est soi-même titulaire des droits portant sur l’objet qui sera repris, voire adapté, les difficultés seront assez limitées. Or, s’il s’agit de la propriété d’un tiers, il conviendra de s’assurer que l’on dispose des droits requis pour réaliser le projet envisagé. La création d’un fichier CAO à partir d’un objet protégé par le droit d’auteur pourrait en tant que telle porter atteinte aux droits d’un tiers, même si aucun objet n’est imprimé sur base de ce fichier CAO. De même, la modification d’un objet existant ne sera pas nécessairement possible sans l’autorisation préalable du titulaire des droits attachés à ce dernier. Au-delà du respect des droits de tiers, les nouvelles créations réalisées grâce à ce procédé de fabrication devront être protégées convenablement. Les règles habituelles en la matière s’appliquent. Ainsi, si l’on veut pouvoir se prévaloir d’un droit d’auteur portant sur le dessin compris dans un fichier CAO, la date de création devra pouvoir être prouvée. De même, un dépôt auprès de l’office compétent sera requis si on souhaite protéger une invention par le biais d’un brevet. Les aspects contractuels ne devront donc pas être négligés. Dès lors qu’un prestataire de services, employé, client ou Internaute crée le fichier CAO, la titularité des droits attachés à cette création ou invention devra tout particulièrement être clarifiée.
Même si vous ne comptez pas l’utiliser, intéressez-vous à l’impression 3D
L’impression 3D permet en principe à toute personne de scanner, modifier, imprimer et
distribuer tout objet. Personne n’est donc à l’abri des agissements d’un tiers. Les titulaires de droits de propriété intellectuelle devront donc veiller à ce qu’aucun tiers n’y porte atteinte, par exemple en reproduisant ou modifiant un objet protégé par un droit d’auteur. De même, des atteintes à l’image d’une société par l’utilisation de cette technologie sont possibles. Une surveillance visant à minimiser ces risques deviendra donc essentielle. La révolution industrielle que promet l’impression 3D ne vient que de débuter, mais cette innovation touchera nécessairement à d’innombrables domaines, en ce compris votre communication.