Hôpitaux Robert Schuman (HRS)
Une Responsabilité sociale à tous les niveaux
De par ses activités, l’hôpital est un gros consommateur d’énergie, de matériel médical à usage unique, de consommables, de produits de nettoyage… Voyons avec Stéphanie Blaise, directrice administrative adjointe, et Olivier Monin, responsable Achats-Logistique-Nettoyage des Hôpitaux Robert Schuman, comment le plus grand complexe hospitalier luxembourgeois gère la RSE au quotidien.
Depuis 2011, les HRS disposent d'une charte de développement durable. Dans le cadre de celle-ci, comment gérez-vous les achats ?
Les HRS se sont engagés dans une politique concertée d’achats responsables qui prend en compte, à tous les stades d’une procédure d’achat, les problématiques environnementales, socio-économiques, sociétales et culturelles. Celle-ci intègre également dans le coût d’achat les coûts d’exploitation et de destruction. Ainsi, nos achats se portent, par exemple, sur du papier recyclé, des produits/services auprès d’une entreprise/association qui emploie des personnes handicapées ou en réinsertion professionnelle, des appareils dont la consommation en électricité est réduite… et nous veillons à limiter le nombre de rotations de livraisons afin de diminuer la pollution engendrée par les trajets, etc. Concernant les consommables tels que les papiers hygiéniques et au vu de la volumétrie et des coûts qu’ils représentent, nous collaborons avec une entreprise scandinave dont la politique RSE correspond à nos attentes. En 2015, par exemple, ils ont réduit leur consommation d’eau de 10 % et ont équipé toutes leurs usines de stations de traitement mécanique et biologique des eaux usées. Pour 2020, ils ont l’objectif d’ajouter 830 éoliennes à leur parc existant. Autre poste volumineux pour HRS : les produits de nettoyage. Nous travaillons depuis de nombreuses années avec un fabricant néerlandais, une entreprise familiale qui privilégie savoir-faire et respect de l’environnement plutôt que le rendement et dont la gamme est certifiée par un Ecolabel européen. Leur approche nous a permis de réduire fortement l’usage de produits de nettoyage pour un meilleur respect de l’environnement. Le linge (tenues professionnelles et linge plat) représente un autre poste de dépenses important pour les HRS, de plus très consommateur d’énergie et polluant. Pour limiter ces facteurs, nous travaillons avec des entreprises locales dont une emploie du personnel incarcéré en milieu pénitencier. Une autre manière de penser RSE…
Concernant l’énergie/électricité, comment procédez-vous ?
Après avoir entamé des négociations avec différents fournisseurs d’énergie, notre choix s’est porté sur l’énergie verte pour l’ensemble de nos sites. Cette énergie est produite à 100 % par des centrales hydroélectriques en Norvège et correspond aux critères Greenpeace, MouvEco et EuroSolar. Ce choix nous permet aussi de réaliser de sérieuses économies, ce qui n’est pas négligeable dans le cas des hôpitaux dont les activités nécessitent un environnement très énergivore, notamment pour la production de chaleur et de froid.
L’alimentation est également un poste très coûteux dans un hôpital. Qu’avez-vous mis en place ?
Au-delà des campagnes de sensibilisation récurrentes auprès de nos personnels et patients, nous avons mis en place une politique visant à réduire le gaspillage alimentaire via la mise en place d’un nouveau logiciel de prise de repas. La filière des déchets de cantine est intégralement revalorisée auprès d’entreprises certifiées. Les portions de repas non consommées sont données quotidiennement à la Stëmm vun der Strooss.
Qu’en est-il des déchets hospitaliers ?
Nous possédons le label SDK (SuperDrecks- Këscht) sur tous nos sites. En amont, nous menons régulièrement des actions de sensibilisation et de formation au respect du tri des déchets au sein de nos différents services.
Quels sont vos freins en matière de RSE ?
Des freins budgétaires, bien évidemment, car les choix ne sont pas toujours faciles dans le milieu hospitalier, mais nous avons plusieurs exemples qui nous démontrent que l’équation « rationalisation des coûts/ respect de l’environnement » est possible.
Propos recueillis par Isabelle Couset
Déchets (données 2016) :
Electricité : 19.000 MWh/an |